By Mathias Delori
Abstract:

En 1963, la France et la République Fédérale d’Allemagne (RFA) décidèrent de subventionner massivement les rencontres entre les jeunes des deux pays. Jusqu’au milieu des années 1970, l’organisme chargé de superviser cette action publique développa une pédagogie qui tournait le dos à ce qu’on appelle aujourd’hui le « travail de mémoire ». Les organisateurs de rencontres se voyaient expliquer que celles-ci pouvaient porter sur tous les sujets sauf la Seconde guerre mondiale. Cet article s’interroge sur l’origine de cette prescription. L’argument est qu’elle s’inscrivait dans un contexte plus général : entre 1949 et 1973, la RFA a envisagé les séjours des jeunes Allemands à l’étranger comme un symbole de la rupture avec le nazisme. Les jeunes devaient incarner l’émergence d’une Allemagne (occidentale) nouvelle.

Published:
Les Cahiers du Centre Émile Durkheim, N°19, 14 décembre 2020, 2020

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