By Mathias Delori
Abstract:De 1945 à 1949, la France a mis en œuvre une politique de sécurité à l’encontre de l’Allemagne, une politique fondée sur l’annexion des territoires frontaliers, le démantèlement de l’industrie allemande et l’entrave à la reconstitution des institutions politiques allemandes. Le 9 mai 1950, le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman a proposé à la RFA de créer une « haute autorité » chargée de la production de charbon et d’acier. Cette politique de rapprochement n’a jamais été remise en cause depuis. En moins de six ans (1945-1950), le vieil ennemi était devenu un nouvel ami. Cet article étudie ce spectaculaire changement de politique en utilisant les outils de la sociologie et de la philosophie « pragmatique ». L’idée principale que j’emprunte à la philosophie et à la sociologie pragmatistes est qu’on comprend mieux l’élaboration de la politique étrangère en remettant en question ce que Dewey appelle le « dualisme » entre « l’idée et l’action ». Les décideurs politiques français n’avaient pas une compréhension claire du « problème allemand ». Ils ont essayé plusieurs instruments politiques en même temps, ont abandonné ceux qui ont échoué, ont développé ceux qui ont réussi et ont appris par l’action.
Published:
EUI Max Weber Working Paper 2009, 42, 2009
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