Le 4 septembre 2013, le président français François Hollande et le président allemand Joachim Gauck se sont rendus à Oradour-sur-Glane, village martyr français de la Seconde Guerre mondiale dont la population a été massacrée par une division SS à la Libération. Au cours de la cérémonie, les deux chefs d’État se sont tenus debout, l’un à côté de l’autre, dans une commémoration silencieuse, en se tenant la main. Ce faisant, ils ont reproduit un geste symbolique qui avait eu une forte résonance en 1984, celui du Président François Mitterrand et du Chancelier allemand Helmut Kohl se tenant la main devant le mémorial de la bataille de Verdun. Ces éléments illustrent un fait plus général : depuis les années 1960, les relations diplomatiques franco-allemandes se déploient dans une atmosphère idéaliste qui célèbre la « réconciliation » et l' »amitié » entre les deux pays. La recherche de Mathias Delori analyse l’importance historique de cette symbolique de réconciliation et des politiques publiques qui y sont associées, notamment celle menée par l’Office franco-allemand pour la jeunesse.
Sélection de publications sur ce thème:
🇬🇧 « Amity Symbolism as a Resource for Conflict Resolution. The Case of Franco-German Relations« , in : Reconciling with the Past. Resources and Obstacles in a Global Perspective, sous la direction de Annika Frieberg et C. K. Martin Chung, Routledge, 2017, pp 29-53
🇫🇷 La réconciliation franco-allemande par la jeunesse (1871-2015). La généalogie, l’événement, l’histoire, Peter Lang, 2016, 291p
🇩🇪 « Aussöhnung », In : Handwörterbuch der deutsch-französischen Beziehungen, sous la dir. d’Astrid Kufer, Isabelle Guinaudeau et Christophe Premat, Berlin : NOMOS, 2009, pp 30-32