By Didier Bigo, Laurent Bonnefoy, Mathias Delori, Anastassia Tsoukala and Christophe Wasinski
Abstract:

La guerre contre le  » terrorisme  » ne fait pas que détruire. Elle crée aussi des liens réciproques entre les acteurs du conflit : réciprocité des sentiments moraux, des identités, et surtout des pratiques concrètes. L’argument développé dans cet article est que la théorie de la rivalité mimétique de René Girard permet de saisir les dynamiques qui non seulement rendent cette guerre interminable mais aussi contribuent à son escalade. La théorie de la rivalité mimétique révèle que les discours et les identités se façonnent au cours de la relation violente, de l’incapacité croissante des adversaires à comprendre les motivations de leurs adversaires et de l’extension du champ de la rivalité. Elle constitue un antidote aux explications qui radicalisent et essentialisent les identités en niant les similitudes qui émergent du combat. Elle constitue également une antithèse aux explications fondées sur la géopolitique des cultures et des civilisations qui alimentent l’ignorance des dynamiques à l’œuvre dans les situations de violence.

Published:
Cultures & Conflits 123/124 (3/4), 2021

DOI:
doi.org/10.4000/conflits.23159

Online available:
journals.openedition.org

PDF:
La rivalité mimétique : matrice de la guerre contre le terrorisme et de ses stratégies discursives ? (646,79 Ko)