Recherche

Le principal sujet de recherche de Mathias est la construction sociale des amis et des ennemis dans les relations internationales. Il a principalement travaillé sur deux cas : la réconciliation entre la France et l’Allemagne et la « guerre globale contre le terrorisme« . Parallèlement à ce programme de recherche principal, Mathias a également effectué des recherches sur l’épistémologie des sciences sociales, en particulier sur les fausses promesses du positivisme et sur l’épistémologie des études critiques sur la guerre.
Sur le plan théorique, Mathias adopte une approche réflexive inspirée des travaux d’auteurs poststructuralistes et postcoloniaux tels que Michel Foucault, Judith Butler et Ranajit Guha.
Sur le plan empirique, il utilise une variété de méthodes, notamment les archives, les entretiens qualitatifs, l’ethnographie et, dans une moindre mesure, l’analyse statistique.

Intérêts de recherche

La réconciliation entre la France et l’Allemagne

La réconciliation entre la France et l’Allemagne

Pendant les années 1950, la France et la République fédérale d’Allemagne ont mis fin à un antagonisme vieux d’au moins un siècle. Le couple / tandem entre la France et l’Allemagne (de l’Ouest) est alors devenu le moteur de l’intégration européenne. Les recherches de Mathias visent à comprendre ce changement politique majeur. Il a analysé en profondeur deux dimensions des relations franco-allemandes de la seconde moitié du 20e siècle : 1/ le symbolisme de l’amitié (comme, par exemple, lorsque Mitterrand et Kohl se sont tenu la main devant le monument aux morts de Verdun en 1984) et 2/ les politiques concernant les jeunes, en particulier l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ).

La guerre mondiale contre le terrorisme

La guerre mondiale contre le terrorisme

On appelle « guerre mondiale contre le terrorisme » l’ensemble des guerres, principalement menées par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, qui visent à lutter contre le « terrorisme ». Cela inclut notamment les bombardements américains au Soudan et en Afghanistan en 1998, la guerre en Afghanistan à partir de 2001, en Irak après 2003, dans la région du Sahel entre 2013 et 2014, en Syrie après 2015, sans oublier les guerres de drones en Somalie, au Yémen et au Pakistan. Mathias analyse ces guerres sous l’angle des théories de la violence. Il cherche à comprendre comment cette violence a été produite, reproduite et normalisée. Il s’appuie sur des auteurs comme Judith Butler et Eyal Weizman pour éclairer cette question sur le plan théorique.

L’épistémologie des phénomènes internationaux

L’épistémologie des phénomènes internationaux

Comme la plupart des chercheurs en sciences sociales critiques, Mathias s’intéresse au problème de comment produire des connaissances scientifiques sur le monde social qui éviteraient les fausses promesses du positivisme. Cette question générale l’a conduit à approfondir deux questions spécifiques : l’intérêt et les limites de la théorie du choix rationnel pour la science politique et les conditions matérielles et méthodologiques d’une analyse critique des guerres actuelles.