By Mathias Delori, Clara Egger, Raùl Magni-Berton et Simon Varaine
Abstract:

De nombreuses études quantitatives ont conclu que l’interventionnisme militaire est un facteur explicatif central du terrorisme. Pourtant, cette littérature est rarement mobilisée dans le champ francophone corrélé des études de sécurité. Ce point aveugle semble prendre racine dans une méfiance à l’égard des fondements positivistes de ces études quantitatives et de leur manque apparent de réflexivité, en particulier en ce qui concerne la notion de terrorisme. Cet article soutient que cette méfiance est en partie justifiée, mais qu’elle se dissipe si l’on adopte une définition nominaliste du « terrorisme ». On ne mesure alors pas le poids de l’interventionnisme militaire sur le terrorisme entendu de manière réaliste – pour autant qu’il soit possible d’appréhender le terrorisme de cette manière – mais plutôt sur la genèse de ce que le discours hégémonique appelle « terrorisme », à savoir les attaques violentes perpétrées par des groupes non étatiques que ce même discours qualifie de « terroristes ».

Published:
Cultures & Conflits 123/124 (3/4), 2021

DOI:
doi.org/10.4000/conflits.23183

Online available:
journals.openedition.org

PDF:
Les interventions militaires sont-elles une cause du « terrorisme » (758,97 Ko)