By Mathias Delori, Gilles Bertrand
Abstract:Les attentats de janvier 2015 à Paris ont suscité des réactions publiques massives en France. Les gens ont commencé à se rassembler le soir du 7 janvier et ont continué à le faire les jours suivants. Le 11 janvier, environ deux millions de personnes, dont plus de 40 dirigeants mondiaux, se sont réunies à Paris pour un rassemblement d’unité nationale, et 3,7 millions de personnes se sont jointes à des manifestations dans toute la France. Sur la base de ce que les gens ont dit, écrit et fait (symboliquement), on peut dire que ces réactions ont pris deux formes différentes. La première, outrageusement raciste, affirme que l’Islam a déclaré la guerre à l’Occident et que l’Occident a le droit de se défendre. Plusieurs leaders d’opinion islamophobes ont avancé cette interprétation après les attentats. Cette réaction s’est concrétisée, par exemple, par le dépôt d’un projet de loi interdisant le port du voile musulman dans les universités. La seconde interprétation propose, au contraire, de ne pas confondre islam et terrorisme et de ne faire la guerre qu’à la terreur. Cette seconde approche, dominante dans les discours officiels et les éditoriaux de la grande presse, est plus nuancée que la première en ce qu’elle dénonce l’impropriété de l’assimilation d’un milliard d’individus aux actes de quelques-uns. Elle se présente également comme “humaniste” en ce qu’elle condamne les idéologies haineuses et appelle à se rassembler pacifiquement en solidarité avec les victimes des attentats. Ce livre soutient que ces réactions, y compris les prétendues “humanistes”, ne peuvent trouver qu’une seule traduction politique; l’escalade de la violence.
Published:
Paris: Editions Myriapode, 2015
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